Changer la dynamique d'entreprise
Un des moteurs de notre société est l'entreprise. Pourtant, de plus en plus de personnes remettent en cause ces structures qui apparaissent comme destructrices plutôt que comme créatrices de bien être. Cette opinion vise à comprendre l'évolution de l'apporche libérale et proposer des pistes pour encourages les entreprises à considérer leur impact sur la collectivité.
Adam Smith
Vous avez déjà entendu parler d'Adam Smith? Il est souvent considéré comme le père du libéralisme.
Pour lui, si on laissait faire les gens, le système dans son ensemble trouverait un équilibre naturel. C'est ce que l'on appelle la "main invisible" d'Adam Smith. Voici deux éléments auxquels il croyait. Ils semblent expliquer assez naturellement cet équilibre. Et vu que les choses sont bien faites, ils serviront de base à la suite du raisonnement ;)
La sympathie: Pour Adam, c'était la valeur humaine centrale. "Il fallait donc organiser la société de façon à satisfaire cet élan naturel des êtres humains pour la sympathie, le soutien mutuel (voir L'Entraide)".
Le libre concurrence: la libre concurrence sous entend de laisser à chacun l'opportunité de proposer des alternatives lorsque les choses telles qu'elles sont ne conviennent pas.
Pour Adam, l'état ne doit donc interférer qu'un minimum pour laisser les hommes relever leurs manches librement et construire le monde qu'ils souhaitent.
Liberté, efficacité et publicité
Liberté: Tout ça a été mis sur papier à l'aube des développements technologiques alors que le monde était encore globalement très pauvre et que les améliorations parvenaient à améliorer la vie de chacun très pratiquement. Les initiatives personnelles menaient rapidement à des améliorations qui profitaient à tous. On cherche à l'époque à pouvoir faire bénéficier ces améliorations au plus grand nombre. Le marché est vu comme la solution pour faciliter la rencontre entre l'offre et la demande.
Efficacité : le marché rend aussi plus accessible la mise en concurrence. Un des effets est la mise en compétition des entreprises qui recherchent de plus en plus d’efficacité. Cela améliore la productivité et tout le monde en profite rapidement. La recherche d'efficacité c'est vite appliquée au travail. Il devient un moyen de production comme un autre avec une vue pratico pratique, parfois déshumanisée. C’est l’entrée en matière du travail à la chaîne (Taylorisme). On centralise egalement de plus en plus la production. Cela contribue à créer une distance entre production et vente, rendant moins claire pour le consommateur la manière dont est produit ce qu’il achète.
Publicité : Avec l’augmentation de l’efficacité et l’ouverture des marchés, on veut se faire connaître. C’est le développement de la publicité. Elle vise à mettre en évidence rapidement ce que le produit peut apporter. La généralisation de la publicité combinée à la centralisation de la production vont contribuer à rendre le consommateur inconscient de l’impact de moyen de production, rendant impossible la sympathie chere à Adam Smith dans les choix de produits qu'il consomme.
Du libéralisme au capitalisme
Avec l’augmentation de l’efficacité, l’ouverture des marchés et la pub, la clé du succès est devenue de mobiliser un maximum de moyens pour se tailler la plus grosse part de marché, bénéficier d’économies d’échelles et ainsi améliorer l’efficacité.
Impact sur le principe de sympathie :
Pour y arriver, un entrepreneur peut avoir besoin de mobiliser de l’argent. Cela peut se faire en cédant des parties de son projet à des investisseurs. On crée alors une entité qui appartient aux différents contributeurs, c'est la société. Elle est dirigée par le conseil d’administration constitué par ceux qui détiennent les parts de la société. Ce conseil d’administration se réunit occasionnellement pour prendre des décisions et délègue la gestion de la société à un gérant.
Un fois les fonds levés, la société a les moyens nécessaires pour développer son activité et satisfaire au mieux sa mission envers ses consommateurs.
La vie quotidienne de l’entreprise n’est pas impactée par la valeur du titre pour remplir ses objectifs premiers. Pour le conseil d’administration , par contre c’est la valeur du titre et les dividendes qui l’intéressent et la plupart du temps il aura un connaissance limitée de la réalité non financière de l'entreprise.
C'est comme ça que la levée de fond réoriente les objectifs non financiers d’un entrepreneur (répondre à un besoin, réaliser un vision de société,...) vers les objectifs financier du conseil d’administration.
Un élément qui a accentué ce phénomène est la mise en place des marchés financiers. C’est eux qui vont in fine définir la valeur des titres de la société et les marchés financier n’ont qu’une vue très limitée sur la réalité humaine de l’entreprise, sa mission,…
Cette prise de distance de l’organe de décision de l’entreprise altère le principe de sympathie tant vis-à-vis de la mission de l’organisation pour ses clients que vis à vis de la gestion interne de l'entreprise
Impact sur le principe de libre concurrence :
La levée de capitaux devrait permettre à chacun d’avoir plus facilement une taille suffisante pour rentrer de manière crédible sur le marché. Ca permet à des gens qui n’ont pas nécessairement les moyens à priori de se lancer.
Il est donc important d’avoir un accès relativement ouvert au marché des capitaux pour lancer son projet.
Mais il est devenu très compliqué pour l’entrepreneur qui veut lancer un projet de le faire en dehors de ces structures de marché financiers qui ne sont pas neutre comme on l’a vu. Et faire appel à ces marché va constituer un filtre dans la personnalités et les niveau d’organisation des entrepreneurs qui en soi font violence au principe de libre concurrence.
La limite des objectifs financiers pour initier la transition
L’accès aux marché financier va orienter le développement et la recherche vers des objectifs de rentabilité à relativement court termes. Pourtant, les grand défis auxquels la société doit faire face ne sont pas toujours monétisables.
Parmi ces défis citons les défis écologique, sociaux et la révolution technologique comprenant par exemples l’automatisation de la production.
Pour satisfaire ces objectifs non rentables à court termes, nous avons mis en place des mécanismes qui font violence au principe de libre concurrence mais permettent au système en place de se maintenir.
Chômage : Le fait de ne pas laisser les gens sans revenu est une approche social louable. L'état ne peut pas faire concurrence aux initiatives privées selon les principes libéraux. Pourtant, le système capitaliste sans intervention de l'etat peine à trouver des places dignes et valorisantes pour les plus faibles. Cela pose question quant-à la place que peuvent prendre les plus faibles dans nos sociétés. Ils se retrouvent souvent écartés, assisté par un système social qui les désengage, voir, les déshumanise.
Primes : il est clair que l’économie de marché ne s’intéresse pas à tous les projets dont la société civile a besoin. Pour orienter et stimuler les entreprises dans ce sens, les pouvoirs politiques ont décidé d’utiliser l’argent public pour offrir des primes aux entreprises qui entreprendraient selon les orientations choisies. Bien que ces primes poursuivent des objectifs louables et ont fait preuve d’efficacité pour certain points, elles sont souvent sujet de tension au niveau international pour attaque au principe de libre concurrence. Par ailleurs, elles représentent un transfert direct de d’argent public vers les sociétés qui, si le projet abouti sur quelque chose de viable d’un point de vue économique, en profite pour des contreparties qui manquent souvent de transparence et de suivi.
Tentative de protection pour les investissement long termes : la propriété intellectuelle. Les brevets protégent les projets aux retour sur investissement plus long. Cependant, leur accès reste limité et régi par des mécanismes complexes. Cette tentative de combler des failles du système libéral pour permettre d’investir à plus long termes fait toutefois violence au principe de libre concurrence en protégeant les sociétés, leur garantissant une exploitation exclusive et ne laissant pas d’alternatives pour le consommateur pour une période donnée.
Des mesures pour rétablir l’équilibre ? A nous de jouer!
Le capitalisme, né du libéralisme, limite pourtant les libertés et crée une distance entre la directions d'une société, les consommateur et les modes de productions, ce qui limite la conscience des impacts de l'entreprise. La mise en avant de ces mécanismes nous permet d'identifier quelques mesures qui pourraient contrer ces effets pervers.
Informer les consommateurs sur les moyens de productions et leur impact environnemental et social est essentiel. L’information doit être disponible de manière simple mais aussi plus détaillées pour ceux qui souhaitent en savoir plus.
Quels acteurs peuvent jouer un rôle en ce sens ? Les producteurs en donnant l’information, les associations de consommateurs et les journalistes en exerçant des pressions sur le producteurs, les politique en forçant la mise à disposition de l’information de manière structurée, les consommateur en favorisant les produits dont ils connaissent l’origine et les impacts,…
On fait notre part en postant sur ce site toute une série de lien qui vous permettront de mieux
comprendre l’impact de vos choix. Si vous avez des liens utiles n’hésitez pas à contribuer !
Informer et intéresser les conseils d’administration à la réalité non financière de l’entreprise. On peut envisager plusieurs mécanismes plus ou moins contraignant.
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Evaluation et transparence obligatoire des impacts sociaux et environnementaux des moyens de production auprès des conseils d’administrations. Aujourd’hui il est trop facile pour les conseils d’administration de nier ou ne pas s’intéresser à l’impact de leurs investissements.
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Intégration des externalités dans les prix de vente en intégrant dans ce prix le cout de l’impact que génèrera la consommation de ce bien pour la société. L’idée ici est de lier l’impact des moyens utilisés aux revenus générés pour les actionnaires. Et donc, favoriser les pratiques ethique même si chacun reste concentré sur ses objectifs personnels à court termes.
Soutenons l’accès aux sources de capitaux alternatives aux marchés financiers. Voyons ce que donne le modèle de coopérative qui vise à construire un conseil d'administration composé des acteurs de terrains concernés par la réalité de l'entreprise (ex: Färm, bees-coop,...). Testons le modèle d'opencollective qui offre une transparence totale sur les sources de capitaux et leur utilisation afin de rétablir la confiance et renforcer la collaboration. Soutenons un crowd funding qui pré-vend des produits à des clients qui adhèrent au projet. Finalement intéressons nous à placer notre argent dans des banques collaboratives qui donnent de l'importance à la nature constructive des projets qu'elles soutiennent.
Mettre en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les plus précaires. Testons activement et en toute transparence, différentes approches pour réactiver ceux qui se retrouvent en marge du système. Eviter un désengagement volontaire d'une part, et créons des conditions enviables et valorisantes pour que chacun puisse s'investir.
Le pouvoirs publics peuvent soutenir les entreprises poursuivant des objectifs de société via des participations publiques en capitaux (supportant un partie du risque financier du projet) dans l’entreprise sans vote au conseil d’administration et remboursable à échéance si souhaité par l’entreprise afin de rester relativement peu contraignantes. L’objectif est de soutenir les initiatives positives que la société souhaite soutenir mais également profiter des revenus associés en cas de réussite pour réinjecter les fonds dans d’autres projets de société et développer l'économie réelle.
Que dites vous de ces propositions?